Les Pyrénéens réagissent
Les Pyrénéens réagissent
Extrait du dossier "Pastoralisme, loup, prédation" paru dans le numéro de l'Espace Alpin du vendredi 22 janvier 2010
L'ADDIP, Coordination pyrénéenne, a pris connaissance avec une très grande satisfaction de la position nationale exprimée ce 15 décembre 2010 par la FNSEA et la FNO. Rupture avec l'Etat : l'ADDIP et les forces vives du massif ont fait ce choix réfléchi dès 2008 lors de la mise en place du Groupe Ours dans les Pyrénées. Choix confirmé et amplifié en juin 2009 au point que ce pseudo groupe de dialogue pour des décisions arrêtées par ailleurs a sombré corps et âmes.
En mai 2008, le bilan à mi parcours du plan ours publié par l'ADDIP (1) montrait déjà comment, au delà des postures dites de « concertation » affichées par l'Europe et l'Etat, au delà même des attaques aux troupeaux aussi insupportables soient elles, c'est toute une machine de guerre qui se mettait en marche contre le caractère humanisé de nos massifs : une politique affirmée d'ensauvagement, d'exclusion, qui menaçait directement la place et le rôle essentiels de l'homme dans nos montagnes, toutes les activités économiques (pastoralisme, forêt, tourisme au premier chef), et cette très riche biodiversité ordinaire et agricole que depuis des millénaires le pastoralisme a su y créer en union avec la nature des lieux.Ce n'est pas uniquement contre cette politique d'ensauvagement que l'ADDIP fédère les forces vives des Pyrénées, c'est d'abord pour affirmer la volonté de ce massif de continuer à être ce qu'il est : un territoire « riche de savoir faire, de paysages façonnés par des pratiques agricoles séculaires, de races et variétés locales et de produits naturels et de qualité » comme le dit aujourd'hui le communiqué FNO/FNSEA pour l'ensemble des montagnes de France.
A l'heure où l'Etat vient d'annoncer au Comité de Massif un « projet de lâcher d'une ourse » dans les Pyrénées Atlantiques, nous nous réjouissons que la FNSEA et la FNO soulignent que le dialogue avec l'Etat ne redeviendra possible que « sous la condition de son engagement de renoncer aux lâchers». C'est, de notre part à tous, un autre engagement, mais pour un avenir très différent de celui auquel certains voudraient nous réduire : non à l'ensauvagement, à la sanctuarisation, oui à des montagnes vivantes, belles, humaines, actives et accueillantes comme elles l'ont toujours été.
(1) ADDIP, Association pour le Développement Durable de l'Identité des Pyrénées, Coordination des associations pyrénéennes ASPAP 09, ADIP 31, ASPP 65, FTEM 64.
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